Comment mettre en oeuvre un futur plus circulaire ?

Le 6 et 7 novembre 2019 a eu lieu à Lille, la 9ème édition du Congrès International [avniR] dédié à l’économie circulaire, l’Analyse en Cycle de Vie (ACV) et l’éco-conception. 

La question environnementale n’a jamais autant été présente au cœur des débats, en effet il est plus qu’urgent d’agir chaque jour en pensant à demain. C’est une nouvelle façon de concevoir que nous devons adopter pour vivre dans un monde plus circulaire. La Pensée Cycle de Vie, l’ACV, l’éco-conception et l’affichage environnemental contribuent à ce processus de transition et c’est avec l’ensemble des entreprises, des collectivités qui innovent et inventent chaque jour de nouveaux produits et services que nous progressons vers notre futur.

Lors de la session plénière « Mettre en Œuvre un futur plus circulaire » animé par David Ascher, cinq intervenants ont pris la parole lors d’une table ronde.

Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle et président du CD2E a débuté et a présenté les domaines d’activités stratégiques du CD2E et la façon dont l’association intégrait l’économie circulaire dans ses actions. Il a par la suite formalisé la problématique au cœur de l’économie circulaire : comment décorréler croissance économique et consommation des ressources ?

 

Ensuite, Feng Wang, administrateur de programme à Life Cycle Initiative et ONU Environnement (UNEP), a présenté ses solutions d’intégration d’économie circulaire, notamment en 2018 une plateforme appelée PACE (plateform for accelerating the circular economy) ayant pour objectifs de stimuler l’action publique-privée et la collaboration sur l’économie circulaire. Par ailleurs l’organisme :

  • Produit de l’information afin de diffuser la connaissance sur les ressources et l’environnement.
  • Met en place des projets dans des secteurs tels que le plastique, l’électronique, le tourisme, le textile…
    Exemple concret, l’UNEP a initié un projet au Nigeria afin d’encourager la collaboration du secteur public et privé pour faire face au manque d’infrastructures de traitement des déchets électroniques. Elle a aidé le gouvernement à légiférer le secteur électronique, à créer un système de collecte efficace ainsi que des solutions de recyclage.

Pour l’UNEP, l’économie circulaire consiste à repenser le système afin que le produit conserve le plus de valeur tout en prévenant la pollution des sols, des océans, des rivières et de l’air. Cela sous-entend qu’il faut tenir compte de l’ensemble de la chaîne, afin d’impliquer tous les acteurs dans une approche axée sur le cycle de vie.

Sur le sujet du plastique, des recommandations ont vu le jour, notamment sur la question des plastiques marins et des plastiques à usage unique. Enfin, Feng Wang a effectué la démonstration du site internet http://scp-hat.lifecycleinitiative.org/ qui recense les données de 171 pays depuis 25 ans sur les thématiques suivantes :

  • utilisation durable des matières premières
  • émissions de gaz à effet de serre et changement climatique
  • pollution de l’air et effets connexes sur la santé
  • utilisation durable des terres

Chaque pays peut ainsi identifier les éléments sur lesquels concentrer ses efforts.

Raluca Ionescu, cheffe d’équipe sur l’empreinte environnementale à la Commission Européenne a par la suite pris la parole pour exposer les travaux de l’organisation sur cette thématique.
En 2010 est apparue la demande d’une méthode harmonisée pour calculer les impacts environnementaux. La Commission a adopté une méthode en 2013, qui permet de calculer l’empreinte environnementale d’un produit ou service, et celle d’une organisation. Les impacts sont regroupés en 16 catégories, tels que la contribution au changement climatique, l’usage de ressources fossiles ou encore l’usage de l’eau.
Grâce à cela, la Commission a évalué l’empreinte environnementale de divers produits ou services, tels que la bière, ou encore l’équipement informatique.
Depuis octobre 2019, ils travaillent sur d’autres secteurs : la pêche marine, le gazon synthétique, les fleurs coupées et le textile. Pour plus d’informations, rendez-vous sur : https://ec.europa.eu/environment/eussd/smgp/ef_transition.htm

Puis, Aurore Colson, conseillère régionale déléguée à l’économie circulaire à la région Hauts-de-France et adjointe au Maire de Valenciennes s’est exprimée sur la politique régionale de développement de l’économie circulaire.
Elle souhaite que l’économie circulaire se mette en place grâce à la synergie des entreprises publiques, des entreprises privées et des citoyens.
Les départements des Hauts-de-France se posent actuellement de nombreuses questions sur l’épuisement des ressources mondiales. D’après Aurore Colson, nous arrivons à la fin du système actuel reposant sur l’exploitation permanente des ressources naturelles, sans prise en compte des répercussions environnementales. De ce fait, nous devons trouver une alternative puisque nous avons épuisé en quelques années la presque totalité de ces ressources.
La région souhaite accélérer le développement par le biais de l’économie circulaire afin de produire davantage de richesses en utilisant moins de ressources. L’idée est de maintenir la valeur des produits en limitant les déchets et les matières dangereuses.
Pour la 3e révolution industrielle, les territoires se mobilisent et s’engagent dans la dynamique régionale avec pour objectif d’innover afin de réduire la consommation des ressources et la production de déchets grâce à un plan de gestion adéquat.

Enfin, Agnès Jacques, Directrice Régionale Déléguée Hauts-de-France de l’ADEME, a affirmé que les défis majeurs de la société sont des changements de pratiques durables.

Ces défis comportent 3 dimensions :

  • Enjeux énergétiques.
  • Travail sur l’économie circulaire
  • Impact sur les ressources matière

Elle s’est également exprimée sur la bioéconomie et la problématique de l’usage des sols.

 

En conclusion, cette plénière d’ouverture a été l’occasion de balayer les nombreux enjeux de l’économie circulaire. Les deux jours de congrès qui ont suivi ont permis d’apporter des éléments de réponse.

Par Thibault Perez et Marie Lecocq
Association CLIM’ACTION – ISTC
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Crédits Photos : Alexandre Tarall